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Pourquoi l'industrie pharmaceutique est inquiète


L'industrie pharmaceutique s'estime maltraitée par les taxes du gouvernement et les plans d'économie de la Sécurité sociale

l'inverse des autres marchés européens, s'inquiète la fédération française des industriels du médicament (Leem) dans son bilan économique annuel publié mardi, jugeant la situation "pénalisante" pour l'attractivité du pays.

Les plans successifs d'économies mis en place ces dernières années par les pouvoirs publics "étouffent le secteur qui assume, à lui seul, 50% des efforts d'économies de l'assurance maladie" en consentant à des baisses de prix et de volumes, alors que les médicaments ne représentent "que 15% des dépenses de santé", s'indigne le Leem dans un communiqué.

La fédération pointe aussi la taxation spécifique à l'industrie pharmaceutique en France, dont la part des prélèvements sur le chiffre d'affaires taxable est passée de 3,6% à 6,3% entre 2011 et 2015, alors que la croissance de ce chiffre d'affaires s'est réduite sur la même période, conduisant à "une érosion de la rentabilité du secteur".

Lundi, le Leem a par ailleurs accueilli "avec la plus grande prudence" la proposition du député socialiste Gérard Bapt d'alimenter le futur fonds d'indemnisation des victimes de la Dépakine par une nouvelle taxe sur les médicaments et les dispositifs médicaux, alors que le degré de responsabilité des diverses parties impliquées dans cette affaire n'a pas encore été clairement établi.

L'an dernier, le chiffre d'affaires de l'industrie du médicament en France a stagné par rapport à 2014, à quelque 27,8 milliards d'euros, selon le bilan économique du Leem.

En comptant les exportations, les ventes 2015 du secteur pharmaceutique français ont atteint 53,2 milliards d'euros, en légère hausse de 0,6% sur un an.

Les effectifs baissent dans l'industrie pharmaceutique

Avec 7,7 milliards d'euros d'excédent en 2015, l'industrie du médicament "est l'un des rares secteurs à conserver une balance commerciale positive", met en avant la fédération.

Les échanges commerciaux de médicaments entre la France et l'étranger ont progressé de 1,5% en 2015 sur un an. Mais cette hausse intervient après une forte récession en 2014 (-5%) et 2016 s'annonce d'ores et déjà comme un mauvais cru, avec des échanges en repli de 19% sur la période janvier-avril.

Le Leem rappelle aussi dans son bilan annuel le déclin persistant des effectifs dans l'industrie pharmaceutique en France, tombés à 98.810 salariés fin 2014, leur plus bas niveau depuis 12 ans.

Le président du Leem, Patrick Errard, a de nouveau appelé dans le rapport à "refonder une vraie politique d'attractivité pour les investissements en santé" et "à penser plus loin que l'annualité des lois de financement" de la sécurité sociale.

Pour relancer la machine, le Leem place notamment beaucoup d'espoir dans les mesures des pouvoirs publics censées émerger des travaux du 7e Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), qui s'est réuni en avril sous la houlette du Premier ministre, et du Comité stratégique de filière Industries et technologies de santé (CSF).


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