Quand le financement vole au secours de la santé
Le Forum international sur le financement des soins de santé, qui se tiendra les 18 et 19 octobre à Tunis, est un événement unique en son genre dans la région. Il bénéficie du soutient de l’Organisation Mondiale de Santé (OMS), du Centre de Promotion des Exportations (CEPEX) et de la Fédération nationale de la santé relevant de l’UTICA et autres organismes. Abdallah Ferchichi, président du comité d’organisation du forum, qui revient sur les détails de l’événement dans cette interview.
Le Forum international sur le financement des soins de santé se tiendra du 18 au 19 octobre. Pourriez-vous nous en dire un peu plus?
Abdallah Ferchichi répond :
L’idée ne date pas d’hier. Dans le cadre de l’organisation du forum, plusieurs réunions ont été organisées avec des décideurs, au niveau national et international. J’ai eu des réunions avec le ministre de l’Industrie et du commerce et Madame Azziza Htira, la PDG du CEPEX.
Nous nous sommes déplacés, afin de rencontrer des responsables des Chambres européennes de l’industrie et du commerce d’Italie et d’Allemagne. Nous avons également eu des discussions avec les plus grands responsables de l’industrie pharmaceutique dans le monde, de l’industrie médicale et paramédicale.
Nous savons parfaitement que la Tunisie est le portail de l’Afrique. Mais comment entrer en Afrique ?
Nous étions avec une délégation qui s’est déplacée en Russie et nous avons signé un partenariat avec le ministère de l’Economie et du développement russe et une centrale d’achat russe sur le tourisme de santé. À partir de cette signature, l’idée du Forum international sur le financement des soins de santé a commencé à germer. J’attire votre attention sur le fait que ce forum allait se tenir dans un autre pays.
Par ailleurs, les concertations vont bon train avec les autorités libyennes, en matière de santé. Et vous n’êtes pas sans savoir que le monde fixe son regard sur la Libye pour la reconstruire, notamment en ce qui concerne l’infrastructure et la santé. Pour pouvoir entrer en Afrique, nous allons le faire à travers notre partenaire stratégique la Libye. Grâce notre réseau de relations nationales et internationales, l’accord a été conclu pour faire le forum qui va présenter des solutions et des réponses au niveau des problématique suivantes :
Atteindre la couverture universelles des soins de santé ;
De meilleure données pour orienter les ressources limitées et les politiques de santé ;
Le financement des services chirurgicaux dans les pays à faible et moyen revenus ;
Le financement des médicaments à cout élevé dans les pays à faible et moyen revenus ;
Le rôle des comptes d’épargne santé ;
La chaine d’approvisionnement des médicaments et les programmes conjoints d’approvisionnement.
Des invités de grands calibres venant d’Afrique seront au rendez-vous et des professeurs en médecine du monde entier. La présence de ces noms est un point positif pour la Tunisie. Ainsi la prochaine période est celle du rayonnement de la Tunisie dans le secteur de la santé.
Que le secteur de la santé rayonne en Tunisie sur le monde est bel et bien positif. Cependant en Tunisie, le citoyen se trouve entre l’enclume d’un service médical public médiocre et le marteau d’un service médical privé excellent mais inaccessible pour une bonne partie de la population. Le colloque pourrait-il apporter une réponse?
La Tunisie retirera des bénéfices de la tenue du colloque. Parce que des solutions convenables seront proposées à l’Etat. Nous pensons que les solutions qui en ressortiront présenteront une réponse adéquate pour sortie de la crise du secteur de la santé. Mais l’Etat doit participer dans l’élaboration des solutions. D’ailleurs, nous avons invité les PDG de la CNAM, CNRPS, CNSS et des représentants du ministère des Affaires sociales.
Force est de constater que malgré les problèmes du secteur de la santé, les Libyens, Anglais et d’autres nationalités viennent se faire traiter par les soins des compétences tunisiennes. Les responsables du secteur de la santé devraient nous déclarer leurs véritables problèmes afin que nous puissions trouver des solutions. Ainsi, nous pouvons parler d’un partenariat public-privé.
Je suis le gérant de l’entreprise Alliance, spécialisée dans l’industrie médicale, qui détient 25 marques. En effet, j’ai mené des discussions avec l’entreprise afin qu’elle lance des usines en Tunisie, avec pour mission la fabrication des médicaments pour la Libye. Il serait judicieux de rappeler que c’est le premier colloque qui discute de ce genre de problématique. Ce forum se tiendra chaque deux ans. Une édition aura lieu à Tunis et une autre en Libye.
D’ailleurs, nous avons envoyé trois lettres pour demander le soutien du gouvernement, du secteur médical et des banques.
Quel rôle pour les institutions financières, notamment les banques dans ce forum?
C’est un rôle très important dans le financement du secteur médical. Pour cette raison, nous avons adressé plusieurs invitations à des banques, pour assister à l’événement. La STB et Attjari Bank ont confirmé leur présence.