Vidéo: Cancer du col utérin. «le seul cancer qu'on peut prévenir» (données en Tunisie)
Le cancer du col utérin représente le troisième cancer chez le sexe féminin, se plaçant derrière les cancers du sein et du colon. La stratégie de prévention adoptée actuellement en Tunisie repose sur le dépistage à l’aide du frottis cervical. Ce dépistage revêt une importance considérable ; c’est ainsi qu’il implique plusieurs institutions sanitaires des deux secteurs public et privé, soit 2302 structures appartenant au secteur public incluant les hôpitaux, les centres de santé de base et les cliniques de planification familiale, et 3159 structures du secteur privé incluant les cliniques et les cabinets de médecine générale, de gynéco-obstétrique et de carcinologie médicale et chirurgicale. Quant à la prise en charge des malades atteintes du cancer du col utérin, elle est assurée dans le secteur public par l’Institut de carcinologie Salah Azaiez à Tunis, et par les deux unités de carcinologie des hôpitaux universitaires de Sousse et de Sfax. Elle est assurée dans le secteur privé par deux cliniques spécialisées, par quatre centres de radiothérapie et certains gynécologues exerçant dans le secteur de libre pratique
Le col de l’utérus est la partie basse et étroite de l’utérus. Un cancer du col de l’utérus est une maladie qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, autrement dit sur le tissu qui le recouvre. Plus précisément, elle prend naissance dans la première couche de la muqueuse qui porte le nom d’épithélium.
Le cancer du col de l’utérus est la 12e cause de cancer chez la femme.
QUELLE EST SON ORIGINE ?
La cause principale du cancer du col de l’utérus est une infection persistante par un virus qui se transmet par voie sexuelle le papillomavirus humain ou HPV (human papillomavirus).
Lorsque ce virus s’installe durablement au niveau du col de l’utérus, il peut provoquer des modifications de l’épithélium, on parle de lésions précancéreuses. Dans de rares cas, il arrive que ces lésions évoluent vers un cancer. Cette évolution est lente puisqu’un cancer apparaît généralement 10 à 15 ans après l’infection persistante par le virus.
COMMENT EST-IL DÉTECTÉ ET DIAGNOSTIQUÉ ?
Un cancer du col de l’utérus est suspecté si une anomalie est décelée lors d’un examen de dépistage (frottis cervico-utérin) ou si des symptômes sont apparus.
Pour établir le diagnostic, des prélèvements (biopsies ou conisation) sont réalisés au niveau des lésions. C’est l’examen anatomopathologique de ces prélèvements qui confirme le diagnostic de cancer du col de l’utérus. L’étendue de la maladie est ensuite déterminée grâce à des examens d’imagerie et en particulier par une IRM du pelvis.
L’ensemble des examens du diagnostic permet de caractériser précisément chaque cancer et de définir notamment le type de cellules impliquées (type histologique), la profondeur de la tumeur dans la muqueuse, son extension éventuelle aux organes voisins ou aux ganglions lymphatiques proches et son extension éventuelle à des organes éloignés (métastases).
COMMENT EST FAIT LE CHOIX DU TRAITEMENT ?
Le choix des traitements est adapté à votre situation, c’est-à-dire aux caractéristiques propres au cancer dont vous êtes atteinte. Plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles dans votre situation (réunion de concertation pluridisciplinaire). Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à un essai clinique.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS POSSIBLES ?
Le traitement du cancer du col de l’utérus fait appel, selon l’étendue de la maladie, à la chirurgie , la radiothérapie externe, la curiethérapie et la chimiothérapie , utilisées seules ou associées.
La chirurgie est principalement utilisée pour traiter les tumeurs limitées au col de l’utérus, de moins de 4 centimètres. Elle consiste le plus souvent à retirer l’utérus, certains tissus et organes voisins et les ganglions lymphatiques.
La radiochimiothérapie concomitante qui associe une radiothérapie externe, une curiethérapie et une chimiothérapie est le traitement de référence des tumeurs de plus de 4 centimètres et des tumeurs qui se sont propagées au-delà du col de l’utérus, dans le pelvis.
Dans le cas des tumeurs qui ont atteint des organes éloignés (métastases), le traitement repose sur une chimiothérapie et/ou une radiothérapie (le plus souvent externe).