Nouvelle donnée: Gaëtan Dugas, « le patient zéro » du VIH, ne l’était pas vraiment.
D'abord C'est qui Gaëtan Dugas : Il est né le 20 février 1953 à Québec et mort dans la même ville le 30 mars 1984, est un agent de bord québécois longtemps suspecté d'être l'un des premiers cas de contamination (ou « patient zéro ») du VIH aux États-Unis et d'avoir transmis le virus à au moins 40 personnes avant que l'épidémie ne soit identifiée. On sait aujourd'hui que ce n'est pas le cas.
Hypothèse du « patient zéro »
Homosexuel sexuellement actif, voyageant beaucoup de par sa profession, commissaire de bord pour Air Canada, il a longtemps été considéré comme le « patient zéro » du sida aux États-Unis, c'est-à-dire la première personne infectée, qui serait la source supposée de l'infection parmi une population particulière du nord-est des États-Unis(axée autour de New York) dans une étude épidémiologique de 1984 menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.
Il existait cependant des cas de sida bien antérieurs au cas de ce steward et l'étude fut contestée depuis la meilleure connaissance de la période incubatoire du VIH1. On a depuis lors démontré par une analyse génomique d'échantillons de sang que l'épidémie nord-américaine aurait très vraisemblablement commencé à New York dans les années 1970 2, et que Gaëtan Dugas n'est donc qu'un des premiers cas de contamination aux États-Unis, sans notion de « patient zéro ».
Pendant plus de trente ans, le monde entier a accusé le steward québécois Gaëtan Dugas d'être à l'origine de l'épidémie de sida qui a sévit outre-Atlantique dans les années 1980. Et si cette histoire de patient zéro n'était qu'un mythe? Car d'après une étude internationale publiée mercredi 26 dans la revue Nature, le VIH serait arrivé aux Etats-Unis à New York dans les années 1970, soit bien avant que Dugas ne soit infecté par le virus.
Les chercheurs de l'Université d'Arizona (Etats-Unis) et de Cambridge (Royaume-Uni) ont analysé plus de 2.000 échantillons sanguins prélevés entre 1978 et 1979 et conservés depuis plus de 40 ans. Ils ont ainsi pu décoder les séquences génétiques du VIH et retracer son arrivée outre-Atlantique. Dans les faits, le virus aurait quitté le continent africain pour débarquer dans les Caraïbes à la fin des années 1960. Puis, il aurait d'abord touché la ville de New York avant de se propager au reste des Etats-Unis. Et ce, pendant dix ans avant la déclaration de l'épidémie en 1981. "A New York City, le virus a rencontré une population qui a joué le rôle d’étincelle, provoquant une épidémie bien plus intense et rapide capable d’infecter suffisamment de monde pour attirer l’attention pour la première fois", explique Michael Worobey, l'un des auteurs de l'étude, cité par Pourquoi Docteur. Gaëtan Dugas ayant été infecté entre 1975 et 1977, il ne peut donc pas avoir apporté le virus d'Haïti à New York. L'analyse de son génome prouve d'ailleurs qu'il n'était même pas un cas de base du VIH à l'époque mais une victime comme les autres de l'épidémie