Sanofi va céder son activité générique en Europe
La cession de ce pôle de 3.000 salariés devrait intervenir d'ici à un ou deux ans.
Nouvelle étape dans la réorganisation du portefeuille de Sanofi. A l'occasion de ses résultats trimestriels, le groupe français a annoncé la cession de ses génériques en Europe d'ici à un ou deux ans. En croissance de 4,7 %, ce pôle a généré un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros en 2015. « Ce sont des activités solides et rentables, cependant, pour continuer à gagner des parts de marché, nous devrions nous étendre dans d'autres segments dans lesquels nous ne sommes pas très bien positionnés », a expliqué le directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt.
Commercialisés sous la marque Zentiva, les génériques emploient 3.000 personnes en Europe, essentiellement en République tchèque et en Roumanie et « environ 200 en France ». En novembre 2015, la direction s'était donné douze mois pour prendre une décision sur le devenir de cette activité. « Son détourage » sera pour le moins compliqué, car elle est disséminée dans l'outil industriel de Sanofi. Si les deux grosses usines de fabrication sont situées à Bucarest et à Prague, vingt sites de production français interviennent dans la fabrication ou le conditionnement de génériques, indique sur son site la marque Zentiva. La mise en vente des génériques, conjuguée à celle d'un plan de rachat d'actions de 3 milliards d'euros, a déclenché la colère de la CFDT et de la CGT. La première a dénoncé une « stratégie à court terme » et plaidé en faveur d'investissements dans les bio-similaires, la seconde s'est alarmée d'une « vente par morceau des activités » préjudiciable à l'ensemble de l'outil scientifique et industriel.
La décision intervient, alors que Sanofi réorganise son portefeuille. Le groupe va scinder son pôle chimie en deux entités, dédiées pour l'une à l'interne et pour l'autre à des tiers, ce qui fait craindre aux syndicats une cession partielle. Sanofi est en train d'échanger sa filiale santé animale (Merial) contre le pôle médicaments sans ordonnance de l'allemand Boehringer Ingelheim.
Bonne performance de Sanofi Genzyme
Porté par des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, le groupe pharmaceutique a relevé son objectif annuel vendredi. Il prévoit désormais une croissance de 3 à 5 % du bénéfice net par action des activités à taux de change constants et non plus une évolution « globalement stable ». Sanofi a dégagé un bénéfice net de 1,67 milliard d'euros (+2,8 %) au troisième trimestre pour un chiffre d'affaires (hors Merial) de 9 milliards (+2 %), Le laboratoire bénéficie de la bonne performance de son pôle médecine de spécialité Sanofi Genzyme (+17 %) et d'une forte croissance de ses ventes de vaccins grippaux (+35 %). En revanche, le vaccin contre la dengue Dengvaxia et l'anticholestérol (Praluent) ne sont toujours pas des relais de croissance significatifs, s'inquiète Oddo. Et dans le diabète, Toujeo et Lantus sont légèrement en dessous du consensus. Dans l'oncologie, si Sanofi n'a pas pu racheter Medivation, Olivier Brandicourt a indiqué que le groupe serait « capable de reconstruire une part de marché significative » à partir de son portefeuille interne et de ses collaborations avec d'autres biotech.