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Roche Diagnostics conforte sa place grâce à l'innovation en séquençage


La branche diagnostic du groupe suisse joue un rôle stratégique.

Parce que le groupe Roche dispose à la fois d'une activité médicament et d'une activité diagnostic (il est d'ailleurs numéro un de ce segment de marché), il est à même d'asseoir un peu plus solidement sa suprématie dans le cancer. Car sans diagnostic in vitro, pas de diagnostic des cancers, pas de traitements adaptés aux patients ni de suivi de la maladie. Les Journées internationales de biologie (JIB), qui se déroulent actuellement à Paris, confirment l'importance croissante du diagnostic, une tendance déjà manifeste au congrès de l'Asco (American Society of Clinical Oncology) au début du mois. Les nouveaux traitements d'immunothérapie, qu'on avait cru un instant pouvoir s'affranchir de tout ciblage, vont au contraire nécessiter la mesure de multiples paramètres biologiques, les fameux « biomarqueurs ».

Roche Diagnostics, au-delà de sa contribution au chiffre d'affaires (10 milliards d'euros sur les 53,7 milliards du groupe), a donc une valeur stratégique. La direction du géant suisse en est parfaitement consciente puisque, « au cours des deux dernières années, elle a investi 1,2 milliard dans l'acquisition de petites sociétés spécialisées [Genia, Bina, Kapa, NDLR] », explique Bertrand Le Bert, président de Roche Diagnostics en France.

Cela permet au groupe suisse de maîtriser l'ensemble des étapes pour exploiter le séquençage à des fins de soin (et plus seulement de recherche). C'est grâce aux techniques modernes de séquençage qu'on pourra réaliser les profils génétiques de tumeurs et choisir le traitement le mieux adapté à chaque patient.


Un bel avenir


Si cette activité ne représente aujourd'hui que 0,5 % du chiffre d'affaires de la filiale française (295 millions d'euros) - et un peu plus de 20 % si on tient compte des autres méthodes d'analyse de l'ADN -, elle est promise à un bel avenir. Sans pour autant prétendre supplanter la biologie médicale. Cette dernière (actuellement 80 % du chiffre d'affaires), qui regroupe l'ensemble des analyses classiques (cholestérol, anticorps suite à une infection, dosages hormonaux, etc.), restera l'activité principale.

Dans ce domaine, Roche a dû adapter son offre en France à l'évolution du marché , « caractérisé par une concentration des laboratoires d'analyses, passés de 5.500 en 2010 à 1.500 aujourd'hui », explique Bertrand Le Bert. Cela sous la pression des exigences d'accréditation, de la diminution des prix de remboursement et de l'irruption de fonds de pension au capital des laboratoires.

Dans un marché de 1,4 milliard d'euros en 2015, en stagnation depuis 2011, Roche a réussi à préserver une croissance en proposant à ses clients des automates de plus en plus puissants. C'est le cas du dernier-né de la gamme Cobas, lancé à l'occasion des JIB, qui permet de réaliser jusqu'à 300 tests à l'heure et peut être installé en série. Certaines analyses comme les marqueurs cardiaques peuvent même y être réalisés en urgence en neuf minutes.

Mais Roche séduit aussi ses clients en élargissant sans cesse ses domaines thérapeutiques. Il propose ainsi de nouveaux tests d'hématologie, de résistance aux antibiotiques ou de détection de la trisomie.


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