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La réversibilité de l'apoptose chez les cellules cancéreuses.


Certaines cellules cancéreuses programmées pour s'auto-détruire ont la capacité de "revenir d'entre les morts". Un mécanisme de biologie cellulaire qui freine les traitements anti-cancer et qui commence à peine à être compris.

L'apoptose est le processus par lequel les cellules d'un organisme programment leur destruction en réponse à un signal chimique. C'est notamment l'objectif poursuivi lorsqu'on administre une chimiothérapie chez des patients atteints de cancer : que les cellules malades répondent à ce signal en enclenchant ce mécanisme d'auto-destruction. En principe, une fois l'apoptose enclenchée, la mort de la cellule est inéluctable. Mais l'on s'est récemment aperçu que certaines cellules cancéreuses avaient la possibilité d'inverser ce processus, même à un stade très avancé, expliquant pour partie l'inefficacité de certains traitements. C'est "l'anastasis", terme issu du grec signifiant "se relever", sous entendu "d'entre les morts".

Cet "hara-kiri" avorté, sorte d'expérience de mort imminente au niveau cellulaire, restait jusqu'alors bien mystérieux. Lors du congrès annuel de la Société américaine de biologie cellulaire qui s'est tenu à San Francisco (Etats-Unis) du 3 au 7 décembre 2016, Denise Montell, directrice à l'université de Californie à Santa Barbara a présenté de nouveaux travaux décrivant plus précisément cette sorte de résurrection cellulaire. "Les résultats préliminaires indiquent que les cellules opèrent simultanément un processus d'auto-destruction et un système de sauvetage au cas où les conditions de survie s'amélioreraient", explique la chercheuse dans la revueScience.


Un obstacle à l'efficacité des traitements anti-cancer

L'équipe du laboratoire de Denise Montell a comparé l'activité des gènes de cellules non attaquées à celles de cellules conduites à l'article de la mort et laissées libre d'opérer l'anastasis. Ils ont pu observer que les gènes impliqués dans ce mécanisme de sauvetage cellulaire s'activaient au moment même où la cellule préparait son "suicide". "Les cellules mourantes protègent leurs arrières", commente Denise Montell. Si les conditions s'améliorent, elles commencent alors à bouger et stimuler la production de vaisseaux sanguins, comme pour guérir une blessure par exemple. Mais le phénomène est aussi connu chez les cellules cancéreuses. "Il s'agirait là d'une réponse extrêmement négative", précise la chercheuse. Trouver comment bloquer l'anastasis permettrait ainsi de rendre plus efficaces les chimiothérapies et éviter les rechutes. À l'inverse, savoir encourager cette "résurrection" pourrait s'avérer très bénéfique dans certaines affections, afin de restaurer la fonction cardiaque (après un infarctus) ou du cerveau (après un AVC) a expliqué Denise Montell.

Reste que le mécanisme est toujours méconnu, "peu de chercheurs savent même que ce mécanisme existe, il faudra donc du temps avant que quelqu'un soit capable de déclencher ou d'empêcher l'anastasis sur demande", précise Marie Hardwick, biologiste à la John Hopkins University. La toute première observation de l'anastasis a été faite en 2008 par le Dr Ho Lam Tang alors doctorant à l'université chinoise de Hong Kong et désormais chercheur au John Hopkins.


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