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Une maladie sanguine soignée par une thérapie goénique inédite

Injectés sous forme de nanoparticules, des acides nucléiques peptidiques (ANP) ont permis à des souris souffrant de bêta-thalassémie de voir leur affection régresser.


Pour la première fois, une méthode d’édition génétique a permis de corriger avec une efficacité jamais vue une maladie du sang in vivo chez des souris adultes. Cette avancée publiée par Nature Communications a été obtenue grâce à l’injection d’acides nucléiques peptidiques (ANP), méthode beaucoup moins médiatisée que ne l’est le fameux CRISPR-Cas9, « couteau suisse » de la génétique. Conçus par l’équipe de Peter Glazer, du département de génétique de l’université Yale (New Haven, États-Unis), les ANP sous forme de nanoparticules ont fait régresser la bêta-thalassémie (une malformation des globules rouges) dont souffraient les souris. « Les ANP ont été mis au point voilà une vingtaine d’années mais péchaient jusqu’à présent par plusieurs limitations, dont une efficacité très faible. Avec cet article, les chercheurs ont fait un bond en avant en combinant différentes approches », commente Carine Giovannangeli, du Laboratoire structure et instabilité des génomes (CNRS, Inserm, Muséum national d’histoire naturelle de Paris).


Une anémie qui nécessite des transfusions sanguines

Les ANP se présentent sous la forme d’une courte séquence de bases puriques et pyrimidiques (les A, G, T, C de l’ADN) conçue pour reconnaître et se fixer sur la séquence cible de l’ADN cellulaire à modifier. Branchés sur des supports artificiels consistant en une succession d’unités de glycine, ceux-ci se comportent comme des nanoparticules et sont capables de pénétrer plus facilement dans les cellules que ne savent le faire les CRISPR.

Maladie très étudiée, la bêta-thalassémie affecte plusieurs millions de personnes dans le monde et se caractérise par une anémie profonde qui nécessite des transfusions sanguines fréquentes. Seulement, ces dernières sont lourdes et ont des effets secondaires graves voire mortels puisque à force, elles empoisonnent le malade par une surcharge toxique en fer. La bêta-thalassémie a déjà fait l’objet d’essais de thérapie génique en France en 2010 par l’équipe du Pr Philippe Leboulch (CEA, Inserm, université Paris- XI). C’est également cette maladie que des médecins chinois ont annoncé avoir inactivée en avril 2015 chez des embryons humains avec la technique CRISPR-Cas9. En comparaison, Peter Glazer et son équipe réussissent avec leurs ANP à cibler des organismes adultes et non la poignée de cellules que constitue un embryon.

De plus, ils démontrent qu’il n’est pas forcément nécessaire de corriger 100 % des cellules malades d’un organisme pour soigner une maladie. Ils n’ont réussi à muter le gène défectueux que dans 7 % des cellules visées. Pourtant, cela a suffi à contrecarrer durablement la maladie chez les rongeurs. « En théorie, cette approche s’applique à d’autres maladies, tout particulièrement les affections sous le contrôle d’un seul gène », poursuit Carine Giovannangeli. En dehors de la bêta-thalassémie, une autre maladie génétique du sang, la drépanocytose pourrait être corrigée in vivo par cette thérapie.


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