Cancer du sein : les cellules tumorales se propagent plus vite qu'on ne pensait
Une étude suggère que les cellules cancéreuses du sein sont capables de se propager à partir d'une tumeur naissante beaucoup plus tôt que ce que l’on ne croyait.
Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.Deux études récentes, menées in vivo chez des souris, suggèrent que les cellules cancéreuses du sein sont capables de se propager à partir d'une tumeur naissante beaucoup plus tôt que ce que l’on ne croyait. Elles seraient également plus à même que les cellules migrantes ultérieures à former des métastases potentiellement mortelles sur des sites lointains comme le cerveau et les os. Cette découverte offrirait la première explication moléculaire de la façon dont cette propagation précoce s’opère et pourquoi détection et traitement précoces ne parviennent pas toujours à prévenir les décès par cancer.Ces études, publiées dans la revue Nature, ont été menées par des chercheurs de l’ « Icahn School of Medicine at Mount Sinai » de New York, et par une équipe de l’Université de Regensburg en Allemagne, ayant déjà publié sur le sujet des métastases. Ils ont constaté chez des souris qu'au moins 80% des métastases s’étaient précocement disséminées à partir de la tumeur primaire. Des études antérieures, chez l’homme, avec comparaison du caryotype et du phénotype des cellules primaires et circulantes viennent corroborer la transposition de ces résultats chez l’homme.Ces nouvelles recherches sont les premières à identifier les mécanismes moléculaires par lesquels les cellules cancéreuses se propagent avant même qu'une tumeur se forme. Ils offrent également une explication au mystère des 5% de patients atteints de métastases sans tumeur originale, appelées «métastase(s) de primitif inconnu» : il s’agit de cancers métastatiques détectés sans qu’aucune tumeur initiale ne soit retrouvée..