La société de biotechnologie française CellProthera tente de restaurer les tissus cardiaques abîmés
La société de biotechnologie française CellProthera réalise une première mondiale. Elle vient de traiter trois premiers patients avec des cellules souches sanguines pour restaurer leur tissu cardiaque après un infarctus.
C'est un motif d'espoir pour les personnes ayant subi un infarctus. Demain, grâce au traitement de thérapie cellulaire mis au point par CellProthera, elles pourront peut-être éviter de souffrir d'insuffisance cardiaque, un affaiblissement du coeur résultant de sa destruction partielle et pouvant nécessiter au bout du compte le recours à la greffe. La société de biotechnologie alsacienne a en effet débuté un essai clinique de Phase II dans le cadre duquel trois premiers patients ont déjà été traités. Il s'agit de personnes ayant subi un infarctus récent et dont la fonction cardiaque reste fortement impactée. Au total, 44 patients vont être recrutés en France et en Grande-Bretagne (33 traités et 11 non traités comme comparateurs).
Si les dirigeants de CellProthera sont optimistes, c'est qu'une étude préliminaire avait déjà été réalisée entre 2002 et 2007, portant sur huit patients très malades, éligibles à la greffe de coeur. « Or, ils sont tous encore en vie aujourd'hui, » se réjouit Philippe Henon, président et directeur scientifique de CellProthera. Une société d'une vingtaine de salariés qu'il a fondée en 2008 pour développer son approche sous la forme d'un traitement. Pour Jerome Roncalli, cardiologue interventionnel au CHU de Toulouse , investigateur principal de l'étude, « le gros avantage de l'approche de CellProthera c'est qu'elle est facilement réalisable et peut apporter une solution pour des malades auxquels on a actuellement peu de choses à proposer ».