20 % des bébés seraient touchés par le syndrome de la "tête plate"
À l'occasion de la Journée mondiale contre les déformations crâniennes, le 4 avril, des associations alertent sur la hausse du syndrome de la "tête plate" chez les nourrissons.
Pour l'association Le Lien, 20 % des bébés, et majoritairement des garçons, sont affectés par le syndrome de la "tête plate".
C'est un véritable cri du cœur lancé à la fois par des professionnels (l'Association française de chiropraxie, abrégé AFC) et des parents (l'association Le Lien) en ce 4 avril 2017, Journée mondiale des déformations crâniennes : le nombre de bébés souffrant du syndrome de la "tête plate", nommé par les médecins "plagiocéphalie", s'est multiplié s'est dernières années, alertent ces associations. La plagiocéphalie ? Une déformation du crâne du nourrisson qui se caractérise par un aplatissement postérieur ou d’un côté du crâne, à cause d'un appui trop permanent, notamment contre le matelas. "Le nombre de consultations pour plagiocéphalie est en hausse, alors que le diagnostic précoce et la prévention permettraient de réduire l'incidence et le degré de sévérité de ce syndrome, afin de mieux le traiter", déplore l'AFC. Selon Le Parisien, Le Lien a saisi ce 4 avril la Haute Autorité de santé pour que des actions officielles de prévention soient mises en place, ainsi qu'une évaluation médicale.
20 % des bébés touchés ?
Combien de nourrissons sont-ils touchés en France par le syndrome de la "tête plate" ? Il n'existe pas à l'heure actuelle de chiffres officiels. Pour Le Lien, 20 % des bébés, et majoritairement des garçons, sont affectés. "Nous constatons qu’environ 1 enfant sur 3 souffre d’une déformation positionnelle à divers degrés", résume quant à lui, Vincent Renard, chiropracteur et membre de l'AFC. Une étude canadienne publiée en 2013 a estimé l’incidence des plagiocéphalies à 46% chez les nourrissons de 2 mois, alors qu'une autre, parue dix ans plus tôt, l'a évalué à 22%.
Malgré ces incertitudes sur la prévalence du syndrome, l'origine de ce dernier est bien connue des professionnels. "Malléable, le crâne du nourrisson peut se déformer si ce dernier, allongé sur le dos, repose sa tête toujours du même côté", explique l'AFC. Le torticolis, qu’il soit congénital ou positionnel, conséquence de contraintes in utero ou lié à l’accouchement, est un facteur favorisant la rotation de la tête toujours dans le même sens. Légère, modérée ou sévère, la plagiocéphalie peut donc se développer avant la naissance ou au cours des premiers mois de la vie, le plus souvent entre le 1er et le 3e mois. Si cette déformation n'est pas corrigée, elle peut même persister à l'âge adulte...
"La plagiocéphalie sévère ne laissera pas que des séquelles esthétiques ; de nombreuses études s’interrogent sur l’incidence d’un déséquilibre de la mâchoire avec problème d’occlusion dentaire, d’un trouble visuel, auditif ou encore postural (scoliose)", explique Vincent Renard. Ce dernier conseille donc aux parents d'alterner la position de sommeil de l'enfant, quel que soit le lieu de couchage (tête à gauche, puis à droite, un jour sur deux par exemple), d'alterner bras droit, bras gauche au moment du biberon, ainsi que de varier les positions lors des temps d'éveil et les moyens de portage. Coucher son bébé sur le ventre ? Mauvaise idée. Cette position, déconseillée depuis les années 90, augmente le risque de mort subite du nourrisson. Tout comme l'emmaillotage après trois mois.